18/06/2023
Etape 39 : Lettonie et Estonie en juin 2023 - seul
Samedi 10 juin 2023 : De Riga à Lilaste (Lettonie) :
Me voilà reparti, presque comme avant le Covid. Ici, je pars seul mais avec un vélo de location sur place. J’ai effectivement essayé de trouver des personnes pour stocker mon vélo via les Warmshower mais c’est compliqué sans savoir la durée. En plus, le climat de la guerre qui touche fort cette région n’est pas pour favoriser.
Pour situer, la Lettonie fait partie des trois petits pays dans le Nord Est de l’Europe entre la Finlande, la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Nous sommes donc à 57° nord en juin donc les journées sont longues mais un peu plus bas qu’Olso. La nuit est de 4h00 (commence à 22h25 et se termine à 2h20). Il y une heure de décalage mais je suis à 1.200 km à l’Est pour seulement une heure de fuseau horaire (raison pour laquelle la lumière du matin est si tôt).
La Lettonie fait 64.000 km2 (un peu moins du double de la Belgique) mais compte 530 km de côte pour 1.150 km de frontière (Lituanie 453 km, Estonie 339 km, Russie 217 km, Biélorussie 141 km). C’est donc un pays marqué par les dominations voisines (Pologne , Suède et Russie) qui a pris sa première indépendance en 1918 (reconnu par la Russie et avec une constitution en 1922) et puis à nouveau annexé en 1944 par la Russie jusqu’au coup d’Etat de janvier 1991 pour un retrait définitif des troupes russes en 1994.
Le 23 août 1989, une grande chaîne humaine avait été organisée à travers les trois pays baltes (De Vilnius à Tallin en passant par Riga), pour le cinquantième anniversaire du pacte germano-soviétique. Le 1er mai 2004, la Lettonie rejoint l’Union Européenne et l’OTAN.
La situation en Ukraine tend donc toute la région. D’ailleurs, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’au 10 août 2023 l’état d’urgence instauré dans les communes frontalières avec la Biélorussie. Un contrôle renforcé des personnes et des véhicules est appliqué aux points de passage frontaliers. Restons donc sagement de ce côté san titiller l’Est si sensible.
La Lettonie compte 1,3 Millions d’habitants et sa capitale Riga 753.000 habitants. Les autres villes sont à moins de 120.000 habitants.
Le plus long cours d’eau est le Daugava (se terminant dans la mer Baltique en venant de l’Est de Riga), par où j’ai prévu de revenir sur Riga en fin de semaine.
Lettonie est un pays assez plat: 98 % du territoire se trouve à moins de 200 mètres.
Son point culminant est à 312 mètres. Il y a beaucoup de forêts (52 % du territoire avec principalement des épicéas et des pins sylvestres
Le climat de Riga est « continental humide sans saison sèche ». En vrai, c’est un peu comme Chatillon ou le camp la gland à Arlon, du sable et des pins 😉 avec des petites nuits en été et très longues en hiver. Le 21/12, le soleil se couche à 14h40 … quand même.
Après avoir pris possession de mon vélo dans un magasin de location à Riga, j’ai pris la direction du Nord vers l’Estonie. La frontière est à 150 km mais comme je dois faire une boucle pour rendre le vélo en fin de semaine, je n’ai que 7 jours pour faire un « aller / retour ». Je teste la formule qui est plus facile mais contraint les axes. Comme j’ai dû prendre deux avions, je n’imagine pas le prix et l’état dans lequel j’aurais retrouver mon vélo et mes bagages.
La ville de Riga est très jolie : c’est une capitale avec tous ses beaux bâtiments historiques marqués par les influences des occupants. C’est coloré, parfois moderne, parfois renové. Le tram est d’époque russe. C’est marrant, comme en Roumanie quand j’y étais en 1996, parfois les rails s’arrêtent mais décollés du sol à 50 cm. On a fait des nouvelles à côté mais on n’a pas encore pris le temps d’enlever les anciennes. Les rues sont assez larges et les trottoirs spacieux. Par contre, dès qu’on quitte le centre ville touristiques, la banlieue est restée authentique mais avec plein de trottinettes de location. On observe bien que certaines banlieues sont restées bloquées dans le temps à l’époque soviètique.
Pour éviter la grand route, j’ai essayé de prendre par la forêt et longer la mer. C’était un mauvais choix. Je me suis retrouvé dans les pins ensablé avec les pneus de vélo qui s’enfoncent. Résultat, après une heure et demi, j’étais heureux de finir mon parcours de de vtt plus à pied que sur le vélo. Je dors le long d’un lac dans un petit Hotel à 50 avec le petit déjeuner (buffet). Décidément, je pense que ce pays fonctionne à deux vitesses entre le luxe et une population qui se remet doucement des lourdes mesures d’austérité de 2010 et l’inflation de 21,4% en août 2022. Elle paie cher son indépendance énergétique à la Russie due à son passée. Des trois pays des Baltiques, la Lettonie connaît le plus petit développement économique de ses voisins (PIB de 32 Mia).
Dimanche 11 juin 2023 : De Lilaste à Salacgrīva (Lettonie mais juste avant la frontière) :
Pour l’instant, je dors comme un bébé et je suis que je suis fatigué. Presque 11h de sommeil. Bon, le petit déjeuner a fait le plein et c’est reparti vers le nord. En principe, ce soir, je serai presque à la frontière estonienne. La Lettonie est beaucoup plus grande que l’Estonie. Riga est sur la côté Ouest mais coupe le pays en deux. Il faudra que je revienne pour faire le sud et la Lituanie car c’est impossible de faire le nord et le sud en même temps.
Je pourrais deviner l’estonien à l’écrit car on y retrouve des mots. Décidément, il y a un bout de Roumanie ici. Les trois pays baltiques ont tous les trois adhéré à l’UE, l’OTAN et l’Euro. Ce peuple qui a encore peur de la Russie a dû drôlement être marqué pour retourner sa veste si rapidement. Malheureusement, l’Ukraine n’a pas pu en faire autant (en tout cas pas si vite). Il y a quand même 35% de russophone en Lettonie, évidement dans l’Est. On ne va pas se risquer près de la frontière russe (Est), restons sur sur l’Ouest et le centre. Ce sera toujours une frontière sensible car l’OTAN touche la Russie, mais la Russie ne fera jamais rien contre l’OTAN. La Lettonie est dans l’espace Schengen, donc une simple carte d’identité suffit (pas comme les irlandais). Leur fête nationale est le 18 novembre, jour de la proclamation de la république lettonne.
Au dernière élection, le scrutin a été marqué par une quasi disparition des partis représentant les russophones, certainement trop proches du Kremlin aux yeux des électeurs.
Le président de 2015 à 2019 a été le premier chef d’Etat écologiste de l’UE. La Lettonie a finalement adhéré à l’UE le 1er mai 2004 et est devenu membre de la zone euro en 2014 et a exercé la présidence du Conseil de l’UE pour la première fois lors du premier semestre 2015 (court comme échauffement). Enfin, pour terminer son engagement, la Lettonie a rejoint l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en juin 2016.
Il paraît que le drapeau letton c’est le symbole des myrtilles pour coloré de rouge et il y a une autre version, ce serait en portant un officier blessé de la guerre que le drapeau aurait été rouge de son sang mais seulement sur les côtés.
Aujourd’hui, c’était une journée de camions et pourtant nous sommes dimanche. Comme quoi, ce ne sont pas les mêmes dans tout l’UE. Je cherche des routes parallèles mais ce n’est pas toujours facile. Je me retrouve parfois dans le sable et les pins de Chatillon. C’est mon deuxième jour et c’est toujours le plus dur. En fin de journée, je n’avais plus de jus et pourtant à midi, quand j’ai réservé ma chambre familiale à 42 km, je me suis dis que j’allais l’annuler pour aller plus loin. Et ben, que néni! Content d’arrivé et vivement dans le lit ce soir pour encore recharger les batteries. Je suis parti mangé dans une pizzeria dans le village et pour aller de l’autre côté, les voitures et camions doivent s’espacer de 30 m minimum et avec un feu rouge d’alternance alors qu’il n’y a même pas de travaux : pas très rassurant tout ça!
Lundi 12 juin 2023 : De Salacgrīva (Lettonie frontière) à Pärnu (Estonie) :
Je suis content de changer de pays pour découvrir les différences. On les connaît mal et on les confond souvent. D’ailleurs, je dois toujours réfléchir pour l’écrire. Il faut dire que « LT » c’est Lithuanie, « LV » c’est Lettonie et plus simple « EST » c’est Estonie. En fait, en français, la Lettonie est un faux ami car en letton, c’est Latvia (fort proche de la Lithanie en français pour nous).
J’ai passé la frontière par une petite route de l’Euro vélo 10 et 13, enfin de belles routes sans circulation. On voit directement le changement des camions de la Lettonie. Ici, c’est tout de suite les belles résidences avec vue sur la mer baltique (coucher du soleil). Je suis surpris de voir le nombre de ligne de bus pour des arrêts les plus perdus les uns des autres. Tout à l’heure, j’ai fait une pause au milieu des bois sur cette petite route, un bus s’arrête et il y avait 6 personnes qui en sortent. Mais ils vont où?
Oh combien la Lettonie ressemble à la Roumanie (même la gentillesse des personnes), l’Estonie ressemble au Danemark et à la Suède. C’est probablement par sa proximité aussi avec la Finlande (que je ne connais pas encore, prévu pour 2024), mais les estoniens sont aussi chaleureux. Clairement, même si les Russes ont été ici, il n’y rien dans les personnes de russe. Par contre, ici, en Estonie, pas facile de deviner même à l’écrit, encore les influences des grands voisins russes et finlandais je suppose.
Le drapeau estonien a lui 3 couleurs horizontale :
- bleu pour la foi, le ciel, la mer, les lacs, la fidélité et le dévouement
- noir pour le sol, le passé sombre et les souffrances du peuple
- blanc.
L’Estonie est aussi rentré dans l’UE en 2004 et est aussi dans l’Espace Schengen. Elle a donc sa langue propre. La capitale est Tallinn que je visiterai pas vu que je n’ai qu’une semaine pour faire une boucle au départ (et arrivée de Riga). Je me le réserve la jour où je ferai Helsinki en Finlande car c’est juste en face avec le ferry. La population est de 1,3 Millions d’habitants pour 45.000km2 (30.000 pour la Belgique) contre 64.000km2 pour la Lettonie. On n’est quand même pas dans un grand pays en Belgique avec nos 7 gouvernements, 3 régions, 3 langues officielles et 10 provinces …. Pour 30.000km2.
L’Estonie est donc le plus nord des trois Etats baltes, aussi sur les bords de la mer Baltique. Elle n’a que deux pays limitrophes : la Russie à l’est et la Lettonie au sud, mais le pays le plus proche, culturellement et politiquement, est incontestablement la Finlande, située sur l’autre rive du Golfe de Finlande (ferry). En effet, Helsinki n’est qu’à 85 kilomètres à vol d’oiseau. Comme la Lettonie, l’Estonie a un tiers de sa population russophone. Il y a plus de 2 200 îles, pire que la Croatie qui en compte plus de 200. Les deux plus grands lacs Peipous et Pskov sont partagés avec la Russie voisine. C’est toujours plus facile de garder une frontière par une limitation naturelle : un lac ou un fleuve.
Les Estoniens ont investi dans le digital et peuvent par exemple effectuer toutes leurs démarches administratives directement en ligne grâce à la carte d’identité numérique depuis plus de 15 ans. De nombreux informaticiens au Luxembourg sous-traitent à d’autres informaticiens en Estonie. Je sais par exemple, que PwC Luxembourg a énormément de sous-traitants en Estonie. Après les USA, c’est la deuxième au monde dans la cyber sécurité (suivi par le Royaume uni et l’Arabie Saoudite). Depuis le début de la guerre en Ukraine, il y aurait 30% de soldats dans l’Estonia Cyber Unit. Beaucoup sont des bénévoles ou des geeks. Leur job est de surveiller la frontière russe et de couper les fausses informations avec le terrain.
L’économie estonienne souffre aussi de la guerre en Ukraine vu la proximité de la Russie et la dépendance énergétique (mais un peu moins que la Lettonie apparemment).
Quand on regarde l’histoire de l’Estonie, ce petit pays qui a été sous influence aussi de ses grands voisins : Danemark (XIII ième siècle) puis la Suède (XVI ième siècle), puis l’inévitable Russie (XVIII ième siècle). C’est au XIX ième siècle que le sentiment national apparaît pour arriver enfin à un gouvernement provisoire issu de la Révolution russe de 1917 accorde son indépendance à l’Estonie. Mais ce fut de courte durée, l’année suivante, les Bolchéviques tentent d’envahir le pays. La République estonienne proclame son indépendance en 1920, enfin reconnue par Moscou au traité de Tartu (où je dors ce soir). C’est 1939, Hi**er et Staline font les partages et ils attribuent l’Estonie à la sphère d’influence russe, jusqu’à l’invasion par l’URSS en 1940, entraînant une collectivisation forcée et de nombreuses déportations. Décidément, l’histoire se répète encore et encore pour l’égaux des quelques hommes sur terre. L’Estonie a enfin eu son indépendance en 1991 malgré l’opposition russe. Et puis tout s’enchaîne pour couper de son passé : Otan en 2004, OCDE en 2010 et Euro en 2011, dans l’Union Européenne en même temps que neuf autres pays
L’Estonie et la Finlande ont le même hymne national (musique) mais pas les paroles (ce qui montre encore bien les liens forts entre ce deux pays).
Vraiment, l’Estonie est un pays à découvrir. Comme le réchauffement climatique et le mega incendie « brulent » le sud, la Croatie a essayé d’en profiter avec les mêmes prix qu’en France mais sans la qualité culinaire, des vins et surtout de l’accueil. Bref, la Bulgarie reste pauvre et corrompue, pour les vacances, il faut gravement sélectionner. Pour travailler avec la Bulgarie, il y a un gros problème de langue (cyrillique) alors que le Roumanie est peu être un peu plus cher en main-d’oeuvre mais permet de comprendre pour le travail. La Roumanie reste aussi très pauvre et corrompue. Dans les pays baltiques, on ne ressent pas du tout la pauvreté et tout est propre : pas de poubelle qui traine comme à Marseille ou Paris (ou pire en Italie). Enfin, Berlusconi est décédé à 86 ans, il part avec tous ses scandales (financiers, sexuels, politiques). Espérons que l’Italie va pouvoir voir son intérêt sans celui des dirigeants. Berlusconi est quand le plus grand mafieux qui a compris qu’il devait se mettre en politique pour légaliser son patrimoine. Trump est un petit joueur à côté de Berlusconi. Son meilleur ami et conseiller esthétique n’était pas moins que Poutine. Cela dit tout! Dans quel monde vivons nous ? Heureusement la nature aura toujours raison de tous les délires des hommes. On demande de trier les poubelles et d’aller travailler à vélo, pendant qu’une seule décision bousie tous les efforts. Tout à l’heure, je pensais en roulant que l’odeur des foins est la même partout, elle n’a pas de frontière. J’ai pris les cigognes en photos (juin dans le nord évidemment) et elles n’ont pas de frontière non plus. Réellement, on peut aller où l’on veut, les gens sont heureux. Le peuple se contente de se qu’il a. Souvent les personnes les plus simples ont certes difficile mais sont heureuses avec ce qu’ils ont. L’envie, la jalousie et les choses matérielles sont la perte du bonheur. Si on laissait les peuples vivre y chez eux, avec leurs amis et leurs traditions, il n’y aurait plus de guerre d’égaux des dirigeants. Le Dalai Lama avait proposé d’enseigner dans le monde entier la médiation et prédit que dans 25 ans il n’y aurait plus de guerre.
La guerre en Ukraine fait l’affaire des américains. C’est leur première guerre sans mort et blessé. Cela fait en plus (comme toutes les guerres) tourner le business des armes et débloquent des budgets colossaux. Ils affaiblissent la Russie, vident leurs armes, testent leurs capacités militaires et rendent l’Ukraine redevable envers l’OTAN. Les USA vont laisser créer une relation privilégiée entre l’Ukraine et l’UE. L’après Poutine, la Russie deviendra la partenaire prioritaire de l’Europe (sous le contrôle des américains) pour ne pas que la Russie se tourne vers la Chine. Vu son territoire, Poutine ne pourra plus ternir la cohésion des toutes ses provinces. Il a sous-estimé les réactions de l’UE et de l’OTAN, mais son égaux ne lui permet pas de revenir en arrière. Comme je dis souvent, je ne connais pas de dictateur qui a fait une retraite paisible. La Chine a besoin des ressources de la Russie, elle oit faire face dans les prochaines années au on vieillissement de la population et ses ressources seront limitées. Elle devra s’ouvrir. Elle a posé de nombreuses cartes en Afrique mais les affairai a comprennent que le chinois ne travailleront que dans leur intérêt alors que les africains ne veulent plus de colonies.
Bon il est temps de reprendre la route car j’ai une journée de 100 km.
Mardi 13 juin 2023 : De Pärnu (Estonie) à Rujiena(Lettonie frontière):
Je pars en longeant la rivière, ses oiseaux, les avirons. Avec le soleil, c’est quand même beau partout (surtout en juin). J’ai fait un crocher au garage Mercedes pour graisser ma chaîne. Bon, j’avoue que la réceptionniste m’a pris pour un extra-terrestre mais le commercial a tout compris. Un vélo de location, c’est pas terrible mais quand tout craque, au moins avec de l’huile, cela fait un peu moins de bruit. Je me disais, au Tour de France, je fais autant d’heure de selle qu’eux. Bon pas à la même vitesse, mais je suis seul et avec un bagage. Oui, ici, je n’ai qu’une sacoche car je vais en hotel (ou habitant mais via booking.com) tous les soirs.
J’ai pris des supers petites routes pour rejoindre l’axe vers l’Est. Je me suis fais dépasser par un quinzaine de chars. Je ne sais pas si c’étaient des Leclerc français, dés Léopard allemands ou autres mais c’était impressionnant. Je suis bien dans la direction. De la guerre mais la frontière estonienne est avec la Biélorussie mais je pense que ces chars ne sont que du bluffe. La frontière est OTAN contre Biélorussie, donc chaud chaud. Je suis à 150km de la frontière. Allez, je prends sud ce soir pour repasser vers la Lettonie. Vache, toutes les routes ne sont pas en asphalte mais seulement les nationales. J’ai fait 31 km dans la poussière avec des voitures et des camions qui ne ralentissent même pas. Je dois avouer, j’ai le cul défoncé. C’était déjà bien rouge avec la selle de touriste sur mon vélo de location (beaucoup trop large) mais avec mes 31 km de VTT, je dois avoir les fesses comme la couleur des pastèques. Vous riez vous … mais je dois réfléchir pour prendre une position pour gérer les rougeurs. Allez une bonne nuit de repos et ce sera reparti.
Sur la carte, je suis dans une ville. En réalité, c’est un carrefour. Pas un village pendant 50 km pour se retrouver à un carrefour. Je ne cache pas ma déception. Bon, demain, je veux un hôtel digne de ce nom avec une place, des commerces. C’est que j’imagine les distances quand je ferai la Finlande et la Norvège, là c’est parfois 150 km entre deux villages. Comme en Islande, le nom du village, parfois c’était simplement le nom de famille qui ont une ferme (sans voisin). C’est un peu une publicité mensongère. Heureusement, le gps indique mieux que les cartes pour ce genre d’information.
Mercredi 14 juin 2023 : De Rujiena(Lettonie frontière) à Césis (Lettonie):
Journée un peu plus courte mais surtout qu’avec des bonnes routes asphaltées! Il faut se refaire le derrière. Le soleil est vraiment de la partie avec 25°, mais il paraît qu’il y en a 30 en Belgique. Ouille le jardin et mes poireaux … pas grave, les patates résistent mieux.
Je rentre un peu plus dans du dénivelé lettonien mais cela fait du bien d’avoir des petites bosses même si le vélo de location grince encore plus dans les côtes. J’espère qu’il tiendra le coup. Je n’ai pas voulu prendre le risque d’aller en Lituanie car je ne serai passer que symboliquement vu le manque de temps. En fait, il n’y a pas beaucoup de route entre les pays baltiques. Franchement, depuis leurs entrées dans l’UE, je pensais que ce serait plus fusionnel entre ces 3 pays. Ils ont chacun leur histoire et surtout leurs influences culturelles. Sans y avoir été, je pense que la Lituanie sera proche de la Pologne mais avec de grosses influences russes et allemandes. On se rapproche du centre de l’Europe donc peut-être plus proche du centre que du nord.
Je rentre dans le parce naturel de la Gauja. Les lettons l’appellent la petite suisse Létonne. Bon, il faut l’imaginer car jusqu’ici, c’était des petites bosses mais pas de la montagne. Les jambes sont bonnes, je sens que je reprends un peu de forme (et de kg en moins) pour reprendre de plus longues étapes. Bon, seul on fait plus de rencontres, mais les souvenirs sont différents. Personne ne remarque que je ne comprends rien, la surprise est plus sur mon visage : pour dire bonjour, je ronchonne un bruit dans ma bouche, quelque chose qui ressemble à ce que l’autre vient de dire et je souris … et ça passe. Bon je ne ferai pas une déclaration TVA en estonien mais cela pourrait être intéressant.
En tout cas, on ne trouve pas en Estonie et en Lettonie, le côté froid des russes. L’anglais est bien plus répandu en Lettonie qu’en Estonie. Dans les petits villages estoniens, on me demande de parler le russe ….euh , non je ne connais pas. On repasse aux gestes mais avec le sourire. Les gens sont très avenants. Je n’ai pas vu un seul mendiant même dans les villes. Il n’y a pas comme en Roumanie, des charrettes à chevaux. L’architecture est bien spécifique. Tous les pays baltes sont catholiques. Je n’ai pas vu une seule mosquée.
Ce matin, j’ai parlé longuement avec un estonienne en vacance dans son pays (200 km de chez elle). Elle est mariée à un ancien cycliste professionnel mais il ne fait plus de vélo. Elle parlait difficilement l’anglais mais aimait bien parlé. Elle avait presque les larmes aux yeux quand on a parlé de l’Urkraine car elle a beaucoup d’amis là bas. Je pense que c’est tellement sensible dans les pays blagues car ils savent que cela aurait pu être eux si certains choix politiques n’avaient pas été fait aussi vite. Le soutien à l’Ukraine est très fort. Tout à l’heure, sur la place/rond point devant l’hôtel de ville, il y avait au moins 10 drapeaux ukrainiens en alternance avec les drapeaux letoniens mais les ukrainiens étaient au sommet des mats et les letoniens étaient partiellement descendus pour marquer le respect. A la télé, il y a une chaîne que ne parle que de la guerre (comme LCI) mais avec beaucoup plus de vidéo et témoignages de militaires.
C’est marrant mais je n’ai pas entendu une seule fois parler le français. C’est très rare car on trouve toujours quelqu’un qui parle français, qui est en vacance, qui est expatrié. Vraiment, ces pays méritent à être connu.
Jeudi 15 juin 2023 : Repos à Césis (Lettonie):
Ce petit hôtel m’à fait de l’œil et comme je suis en avance (il me reste seulement 100km pour Riga), je m’octroie une petite journée de repos. En effet, la météo est fort chaude aujourd’hui et je préfère rouler demain un peu plus couvert. J’ en ai profité pour travaillé un peu comme j’ai mon clavier et mon écran iphone, c’est comme si j’étais au bureau sans les clients, les réunions et les collègues. Bien que, dès qu’ils savent que je suis disponible, les e-mails s’emballent aussi. Comme j’ai un peu de re**rd dans mon compte rendu, cela tombe bien aussi. J’ai tout réservé jusqu’à la fin et étudier les derniers parcours jusqu’à samedi pour rendre le vélo de location. C’est vrai que maintenant en 2023, c’est quand même d’un facilité d’organiser tout ça: carte bancaire sur le téléphone, peu importe les devises, même pas besoin de parler le Lettonien pour commander, Google translate s’occupe de tout, gps pour étudier les dénivelés, Google Street pour voir si c’est une route en asphalte ou en terre, photos des sites à ne pas manquer pour voir si cela m’intéresse vraiment ou pas, vidéo avec tous les enfants en même temps (dans des endroits tous différents en plus). Le progrès n’à pas que du mauvais, sans compter les billets d’avion à des prix anormaux (40 EUR pour un Riga - Charleroi). Je paie presque aussi cher pour Charleroi - Bruxelles Midi en Flibco (car la ligne d’Arlon n’existe plus) à 14 EUR et 9 EUR de train de Bruxelles à Marbehan avec le rail Pass.
Vendredi 16 juin 2023 : De Césis à Adazi (Lettonie):
Sur le principe, aujourd’hui est une petite journée. Enfin, j’ai bien étudié les routes via Google Street et je vais réduire le nombre de km sur des routes non asphaltées car le cul en a marre des tôles ondulées. Déjà que le sable n’est pas facile mais si en plus, que c’est un peu plus dur, c’est de la tôle ondulée, on revoit le parcours. La contre partie, c’est que j’aurai plus de camion. Il y a quand même souvent des solutions. J’ai eu la plus large piste cyclable du monde : une autoroute en travaux mais qui est finie. Entre les camions de travaux de génie civil, je fais même rire les ouvriers en passant. Même les camions quand je dois changer de côté ont bien compris que c’est pour ma sécurité que je changer de côté en fonction du danger. Comme les autres jours, je fais le plein d’eau régulièrement mais je suis marqué par le fait que le paiement par le gsm est maintenant accepté partout, même pour des toutes petites sommes. Avant le Covid, ce n’était pas le cas. Le paiement sans contact et sans code mais juste la reconnaissance faciale est devenu la norme pour des raisons sanitaires mais partout. C’est un grand plus du Covid (il en faut bien un peu quand même).
Je suis abonné à des conférence pour le Forum financier avec la banque nationale et j’ai un séminaire en visio conférence. Je suis dans les bois (avec de la tôle ondulée pour terminer ma journée) et je suis sur mon gsm la conférence sur l’avenir économique de la Belgique. La technologie est quand même top. Heureusement que j’ai un abonnement de « data » XXL Europe avec 20GB pour 54 EUR par moi. Je me suis carrément mis sur un banc près d’une petite chapelle pour écouter ma conférence à l’ombre et couché … il y a pire. Pas un bruit, pas un camion, juste le vent et les oiseaux. Quel bonheur.
La fin de ma journée est à nouveau fatigante avec les 25 km de bois. Content d’arriver à mon logement. J’ai plus l’impression que c’est une boite de nuit le long du grand lac qu’un hôtel classique. Il y a 3 serveuses et au début, j’étais tout seul. Une petite salade pour souper et un dodo tôt. Il n’est pas toujours facile de s’endormir Togo car la lumière reste t**d et il ne fait jamais vraiment noir mais sombre.
Samedi 17 juin 2023 : De Adazi à l’aéroport de Riga (Lettonie):
Cool aujourd’hui : même s’il n’y a pas de petit déjeuner, je n’ai que 25 km pour rejoindre Riga avec des pistes cyclables qui longent les autoroutes. Heureusement que j’ai un gps sur le téléphone pour voir si c’est à droite de l’autoroute ou à gauche. Parfois il y a un petit chemin pour changer de côté et il n’est pas toujours évident de le trouver sans le gps. Je vois enfin des vélos. Honnêtement, à part près de Riga (et avec pas mal de pistes cyclables), je n’ai pratiquement jamais vu de vélo en Lettonie et en Estonie. J’ai vu deux touristes à Riga qui avaient un VTT électriques sinon, je n’en pas vu de vélo électrique. Par contre, le nombre de trottinette, c’est impressionnant, et même à 15 km du centre ville. J’ai vu et compris comment cela fonctionne car elles ne sont jamais ramassées. Une autre trottinette avec un bac de 15 batteries passent et pointe au gps pour signaler que la batterie a été rafraîchie. Avec cette méthode, cela éviter d’aller les rechercher et aussi d’aller chercher une station de dépôt qui serait trop loin de ton chemin. C’est une autre gestion qu’à Luxembourg avec les vélos électriques et leur 60 stations.
J’ai parcouru la ville avec le vélo avant d’aller le reconduire au magasin de location. Tout s’est bien passé et j’ai récupéré ma caution. Bon pour finir, j’ai pris en photo plusieurs la même église. Je ne suis pas du tout musée alors si je suis seul, j’en profite pour les éviter. Une bonne terrasse, un café et écrire, observer les gens, les bruits, les odeurs. A propos de bruit, j’ai vraiment eu peur quand dans le centre ville (on ne peut pas plus au centre), en terrasse, on a entendu un long énorme bruit : comme un avion qui passerait mais pendant 10 à 12 secondes hyper fort. Honnêtement, j’ai pensé à une catastrophe car j’étais super mal exposé dans le centre ville. J’ai eu peur et c’était impressionnant de voir le silence des gens, il y avait de la panique à se dire « on va se prendre quelque chose, mais on ne voit pas d’où? ». Avec toutes les reportages des russes, c’était tout à fait possible. Je n’ose pas imaginer les ukrainiens qui vivent cela régulièrement. Ils doivent se blesser d’avoir peur mais le plus impressionnant, c’est que tu ne vois rien mais tu entends que c’est imminent. Gros stress pour moi, c’est pas mon genre mais l’impuissance et le silence des gens était choquant.
Bon allez, après ma terrasse, je prends le bus et je rejoins l’aéroport pour ma soirée. Je suis à 1,7km de l’éaroport que je ferai demain matin pour prendre mon avion pour Charleroi, le bus pour Bruxelles et puis le train pour sud de la Belgique.
L’Estonie est différente de la Lettonie. Je n’ai pas fait toute l’Estonie mais on sent qu’il y a plus de lien avec la Finlande. Je ne pensais pas que les trois pays baltiques avaient autant leur propre langue, leur propre histoire si différente. Comme ils ont tous les trois intégrés l’Union Européenne en même temps, nous les assimilations comme une seule région. Clairement, les Russes ont laissé de fortes traces. Je me réjouis de découvrir la Lituanie pour terminer ma comparaison dans une formule probablement aussi de vélo de location avec une seule sacoche. C’est flexible et sans contrainte. Vive la vie à vélo.
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