Centre d'Archives Régionales Séminaire de Nicolet

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La joie de Noël chez les Couture, les Denoncourt, les Duval, les Lemire, les Nourry et chez les Veillette.Heureux temps ...
12/29/2024

La joie de Noël chez les Couture, les Denoncourt, les Duval, les Lemire, les Nourry et chez les Veillette.

Heureux temps des Fêtes !

Photos provenant du fonds d'archives du photographe Henry Laliberté F408.

F408-2-449 Les Denoncourt
F408-2-576 Les Duval
F408-3-1010-2 Les Lemire
F408-4-1172-2 Les Nourry
F408-5-1619 Les Veillette
F408-2-420-2 Les Couture

12/20/2024

HORAIRE POUR LA PÉRIODE DES FÊTES

Le Centre d’Archives Régionales Séminaire de Nicolet sera fermé du 23 décembre 2024 au 3 janvier 2025. De retour le 6 janvier 2025 9 h.

Nous désirons par la même occasion souhaiter de JOYEUSES FÊTES à tous les usagers du Centre d’Archives.

ALBERTUS TOUT COURTEn hommage à Mgr Martin, décédé depuis maintenant 34 ans. Re-publication  d’un texte paru dans Repris...
12/16/2024

ALBERTUS TOUT COURT

En hommage à Mgr Martin, décédé depuis maintenant 34 ans.

Re-publication d’un texte paru dans Reprise, bulletin de liaison des anciens élèves du Séminaire de Nicolet, en février 1991.

À l’heure où nous venons à peine d’enterrer un être aussi éminent de notre passé diocésain, je me dois, de façon impérieuse, de consacrer quelques lignes à Monseigneur Albertus Martin, décédé le 16 décembre dernier (1990). En guise de témoignage ému et reconnaissant envers un prêtre qu’on n'appelait que de son prénom, sans insolence aucune, plutôt par respect pour un être unique de notre monde.

En tassant de près mes souvenirs, je suis d’abord étonné de les trouver si vivaces et si profonds, les deux font la paire, alors qu’il s’agit d’un professeur que nous n’avons eu que cinq mois en tout et partout. N’est-ce pas parce qu’il brillait d’une personnalité absolument remarquable, donc inoubliable?

De fait, l’abbé Martin nous arriva au début de notre année de Belles-Lettres, en septembre 1940. Tout à coup, fin janvier, les médecins le mettent au repos complet, sans qu’il ne nous fût jamais donné de le retrouver en classe. Et pourtant, ces cinq mois me paraissent déterminants. Marqués par un jeune prêtre – il avait 27 ans – d’une science éblouissante, d’une érudition qui le dispensait d’exercer discipline, surveillance ou réprimande.

Il était chargé de nous enseigner le grec et l’apologétique, que certains potaches de notre génération qualifiaient autrement – horresco referens! De fait, cette science nous paraissait aussi ennuyeuse qu’inutile. Dans notre petit monde féru d’inébranlable orthodoxie, qu’avions-nous besoin de prouver, et à qui, je vous le demande, l’existence de Dieu, la double nature divine-humaine de Jésus ou l’infaillibilité de l’Église! Si les chinois osaient, paraît-il, non en douter mais, ce qui p*s est, l’ignorer totalement, ne nous suffisait-il pas de les acheter encore au berceau pour dix cents pièce et de les confier à nos missionnaires? Parmi ceux-ci, certains anciens de Nicolet sauraient bien les ramener à l’ordre. Après, lorsque ces généreux héros ou hérauts du cru venaient nous réciter l’Ave Maria en parfait mandarin ou en dialecte mandchou, je ne sais trop, nous étions ravis et rassurés, l’apologiste en nous pouvait dormir tranquille. En effet, dormir est bien le réflexe que provoquait chez nous le cours d’apologétique.

Avec l’abbé Martin, oubliez ça; ce fut une tout autre histoire. Par le souvenir, on le revoit encore, assez grand, mince, élégant sans recherche ni mondanité, d’un teint pâle, d’un air tiré, les yeux à l’horizon comme dans une recherche constante de quelque parcelle de vérité. Toujours d’un calme olympien, d’une élocution lente, claire, articulée par une voix posée et légèrement atone, il éblouissait par sa présence, encore qu’on l’aperçût plutôt comme un esprit remplissant tout l’espace de la classe.

On le revoit encore, jamais assis à la tribune, arpentant la classe devant nous, débitant son discours savant avec une fermeté jamais vue. Nous le regardions, sidérés, en nous demandant de qui, de quoi il s’agissait. À peine un tic nerveux, qui le faisait tirer son col romain en se grattant les fosses nasales, nous rappelait que nous étions toujours sur terre. Il se référait, sans psittacisme aucun, à un tout nouveau manuel d’apologétique imposé par l’Université Laval. Nouveau, ai-je dit; on doit ajouter : un manuel intelligent. Un volume qui nous présentait la doctrine chrétienne, non comme un ensemble de dogmes qui vont de soi, non comme un constant mystère à gober tout rond, mais plutôt comme une vérité reposant sur des bases historiques : les Évangiles, les Actes des Apôtres, la Didachè, les premiers écrivains chrétiens ou autres.

On comprendra tout de suite que l’abbé Martin s’y trouvait à l’aise. Déjà auteur d’une thèse de doctorat sur saint Hilaire de Poitiers, il enseignait en ces années, la patrologie, grecque et latine, au Grand Séminaire de Québec, faculté de théologie de l’Université Laval. Avec le manuel précité, il démontrait comment les témoignages ‘’historiques’’ des premiers siècles, dans leur ensemble, se révèlent indiscutables. Ainsi donc qu’ils corroborent par la raison ce que les livres sacrées nous enseignent par la foi. Toujours selon le programme, le professeur appelait à la barre des témoins ses chers pères de l’Église, qu’il connaissait sur le bout de ses doigts. Et dans leurs langues originales, s’il vous plaît, grecques ou latines. Il y avait dans son discours du feu d’artifice éblouissant et du concert impressionnant.

Totalement imbu de son sujet, passionné de la science à transmettre, enflammé du feu à communiquer, il semblait parfois se croire à l’Université plutôt qu’au Séminaire. «Écrivez, disait-il, copiez ce texte tellement important de l’apologiste saint Justin». Et, faisant d’une pierre deux coups, le maître se met à dicter de mémoire et d’un trait des paragraphes entiers de grec, tout en marchant – péripatétiquement, dirait-on ; Aristote n’en faisait-il pas autant? – ne s’arrêtant qu’une minute ici ou là pour vérifier tel accent dans son livre. De façon plutôt émouvante il nous demandait alors pardon : «Excusez-moi; j’ai oublié de vous signaler l’accent rude sur Estin». Notre pardon était vite assuré, retour au grec!

Après deux ou trois heures de cours en septembre, l’abbé Martin nous reprocha doucement de ne pas écrire assez vite sous sa grecque dictée. «Bien, dit-il, je vais vous enseigner à écrire le grec de façon cursive». Le voilà donc au tableau, une fois n’est pas coutume, pour nous apprendre encore du nouveau : comment relier alpha à bêta, bêta à upsilon, à phi, chi, psi et le reste. Une demi-heure après, il redescendait sur le plancher des élèves et continuait à dicter, imperturbable et comme en se jouant des extraits de Tertullien, d’Origène ou de Clément d’Alexandrie n’apparaissant pas dans notre manuel.

Qu’avons-nous appris, direz-vous, en ces cinq mois d’apologétique, entre la citation grecque et la confession de Pierre? Posez la question à mes confrères immédiats, s’ils s’arrêtent à partager mes souvenirs consignés ici. Sans vouloir répondre à leur place, j’ai bien l’impression que nous avons retenu peu d’apologétique, encore moins de grec. Tout en gardant profondément en nous, j’insiste, ce qui reste de culture lorsqu’on a tout oublié. Plus précisément, nous avons appris une façon d’aborder les problèmes : celle de la rigueur scientifique, de l’honnêteté intellectuelle, de la lucidité, de l’objectivité, de la nécessaire confrontation des auteurs entre eux et de leur interprétation, au besoin, à la lumière de la foi. Cinquante ans plus t**d, oui cinquante ans, il est à peu près sûr que l’information et le savoir de l’abbé Martin ont concouru, même en s’effaçant, à nous imprimer un brin de sagesse en devenir.

Voilà donc cinq mois vite passés, encore que bien remplis. Et puis la fin, la brusque fin : Monsieur Martin doit quitter l’enseignement pour un certain temps. Elle nous fut annoncée en ces termes précis, encore présents à ma mémoire, par celui qui devait prendre la relève au pied levé, l’abbé Martial Houle : «Un malheur n’arrive jamais seul. Monsieur Martin tombe malade, et c’est moi qui le remplace. Du reste, si je considère la liste des classes qui se sont succédé au Séminaire de Nicolet depuis une dizaine d’années que j’y enseigne, je constate que vous êtes la seule à avoir échappée à mon emprise. Aujourd’hui je vous ai et je vous tiens. Prenez vos chrestomathies grecques à la page 37». Le professeur d’apologétique et de grec se sentait plus à l’aise d’abord en ce dernier domaine.

Il ne m’est pas possible de garantir ni la page, ni le contenu de la chrestomathie – probablement une fable d’Ésope. Toutefois, je n’ai rien inventé de ce discours récité sans broncher, sans respirer ni varier le ton. Beaucoup moins martial qu’il n’y paraissait, il ne s’avéra par la suite qu’une savoureuse et rhétorique bavarde. Le reste de l’année, nous avons eu du bon temps avec l’abbé Houle, que je salue ici en passant, et nous avons appris suffisamment pour… ensuite oublier. Le second malheur annoncé n’eut donc rien de bien terrible.

À la fin de cet hommage à un ancien professeur, j’espère que ma conclusion ne déplaira à personne, surtout pas à notre Martial national. Je crois pouvoir affirmer que la compétence du remplaçant ne put jamais nous faire oublier celle, inégalable et probablement jamais égalée de l’unique Albertus Martin. Après tout, Prix du Prince de Galles oblige!

Par SIMON JUTRAS, O.P., élève de la Classe 1936-1944 au Séminaire de Nicolet.

Photo F085-P604 Albertus Martin, directeur des élèves au Séminaire de Nicolet, 1939.

Photo F277-I98-2-18 Albertus Martin à son bureau, 1948.

EN SOUVENIR DE L’ABBÉ ROLAND GÉLINASTexte hommage à l’abbé Roland Gélinas, paru dans Reprise, bulletin de liaison des an...
12/09/2024

EN SOUVENIR DE L’ABBÉ ROLAND GÉLINAS

Texte hommage à l’abbé Roland Gélinas, paru dans Reprise, bulletin de liaison des anciens du Séminaire de Nicolet, en septembre 1992.

L’abbé Roland Gélinas n’est plus.

Il est décédé il y a quelque temps, le 21 septembre 1990, sur le navire qui rentrait dans le golfe Saint-Laurent le ramenant de la Côte est américaine.

‘’Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage’’ devait-il penser au moment où la crise l’a terrassé…

En presque un quart de siècle d’enseignement du grec et de la mythologie, nul doute qu’il avait mérité cette pièce de monnaie nécessaire à tous les trépassés pour défrayer au nautonier Charron la traversée du Styx et de l’Achéron à l’abri des multiples crocs du polycéphale chien ‘’Cerbère’’.

Mais qui était Roland Gélinas?

Étudiant au petit Séminaire, ses aptitudes intellectuelles certaines, doublées d’une ardeur au travail peu commune, lui avaient mérité les grands honneurs. En philo II, il décroche à peu près tous les prix : Médaille Bois pour le succès dans les deux années de philosophie, premier prix d’excellence, premier prix en instruction religieuse, en astronomie, deuxième prix en physique, en philosophie, première mention en mathématiques; tout ce qu’il fallait pour être acceptable et bien accepté au Grand Séminaire.

Il est ordonné prêtre le 29 juin 1941 au Congrès Eucharistique de Drummondville par Mgr Ildebrando Antoniutti, délégué apostolique, en même temps que les Georges Auger, Donat Boisvert, Paul Proulx, Walter Roux, Armand Blais et Paul Thibodeau.

Après trois ans de régence au Séminaire, il s’inscrit à l’École Supérieure de Pédagogie de Montréal où il obtient en 1946 une licence en Lettres et en Pédagogie.

Il revient donc au Séminaire en 1946 et on lui confie l’enseignement du grec en versification, belles-lettres et rhétorique, fonctions qu’il exercera jusqu’en 1969.

C’est comme éminent professeur de grec qu’il est doux de se rappeler l’abbé Gélinas.

Tous ceux de mon temps savent qu’il avait un surnom, d’ailleurs les ‘’moines’’ en avaient à peu près tous un. Le surnom de l’abbé Gélinas n’était pas méchant et on en connaît l’origine…

Au tout début de son enseignement, un élève de versification plus cabotin que ses confrères aurait, entre deux cours, déposé sur le pupitre du professeur une P… (légumineuse annuelle dont la graine après torréfaction a enrichi le président Jimmy Carter).

‘’Messieurs, veuillez prendre vos Anabase à la page 6, au paragraphe commençant par ‘’Ta auta’’. Nous allons tenter de découvrir les temps primitifs des verbes irréguliers dont on entrevoit les aoristes seconds’’, commença-t-il d’entrée de jeu.

‘’Auparavant, quelqu’un pourrait-il me dire d’où vient cette P…’’ (légumineuse annuelle dont la graine après torréfaction et un peu d’huile d’olive fournit un excellent beurre de P… délicieux le matin sur des rôties nappées de miel blanc du mont Hymette).

Personne ne répond.

‘’Allons, Messieurs, que le coupable s’identifie…’’

Personne ne se lève, personne ne bouge, c’est silence, on n’entendait même pas, paraît-il, la conscience du coupable lui marteler les tempes.

‘’Mais pourtant, cette P… (légumineuse annuelle dont la graine après torréfaction et broyage se retrouve en abondance dans les ‘’Oh Henry’’, les ‘’Sweet Mary’’ et les dents creuses) n’est pas tombée du ciel. Je n’insiste pas davantage, il faut croire que c’est comme l’entrée du cheval de Troie, on n’a jamais pu savoir qui avait ouvert les portes de la ville.’’

Passons; voulez-vous lire le texte M. Proulx s.v.p….’’

Il avait trop insisté, le surnom lui est resté.

Il me semble encore le revoir, au tout début de notre année de versification s’asseoir au pupitre, sortir du revers de la manche gauche de sa soutane une feuille de bloc-notes et nous poser certaines questions pour mesurer les connaissances acquises en syntaxe et en méthode.

‘’Vous répondez séance tenante, surveillez les pièges.

Première question : Qu’est-ce que l’augment et à quels temps se place-t-il?

Deuxième question : Quelle est la désinence du génitif singulier des mots imparisyllabiques de la troisième déclinaison?

Troisième question : D’où vient l’iota souscrit?

Quatrième question : Qu’est-ce que le gérondif?

Cinquième question : L’alphabet grec compte 24 lettres dont certaines consonnes doubles comme le psi; tracez les autres consonnes doubles.

Nous corrigeons dans trois minutes.

Il était comme ça, ordonné, minutieux, direct, sûr de lui sans arrogance, compétent sans suffisance. Doué d’une pédagogie intuitive, il savait rendre intéressante une langue rébarbative au premier contact.

Toujours rasé de frais, la chevelure ondulante bien placée, svelte et droit, il avait une allure d’éphèbe que n’auraient pas reniée Phidias et Praxitèle.

Rappelez-vous en belles-lettres avec quel romantisme il nous racontait le réveil d’Ulysse sur l’île des Phéaciens. Il savait animer ce récit; il nous semblait entendre la fille d’Alkinoos, la belle Nausicaa aux yeux pers et au beau peplum, jouer au ballon avec ses servantes et découvrir Ulysse le naufragé ‘’vêtu du seul limon de la mer et d’UNE branche d’olivier.’’ Comme il savait la rendre belle cette Nausicaa à nos yeux avides d’adolescents!

En rhétorique, avec quel regard malicieux nous apprenait-il que le verbe principal d’un texte des Philippiques de Démostène était le verbe être sous-entendu.

Nous avions pourtant bûché pendant deux heures sur cette maudite phrase de quatorze lignes sans ponctuation, enchevêtrée de conjonctives, de relatives et de circonstancielles.

Nous avons appris de lui la patience, la ténacité, la logique de la construction syntaxique, l’analyse et la synthèse. Remercions-le.

En 1992, on célèbre le 350e anniversaire de la fondation de Montréal et le 500e anniversaire de la découverte des Amériques. Mais si l’abbé Gélinas vivait encore, il nous inviterait nous, les anciens de Nicolet, à célébrer avec lui le 2500e anniversaire de l’instauration de la démocratie à Athènes en 508 A.C. par Clisthène.

Par GILLES DESROSIERS, élève de la Classe 1945-1953 au Séminaire de Nicolet et ex-professeur…de grec.

Photo F085-P11751 Roland Gélinas dans sa salle de classe vers 1965.

Photo F085-P1475 Le personnel enseignant du Séminaire de Nicolet pour l'année scolaire 1953-1954. L'abbé Gélinas est le 5e de la 2e rangée.

UN PHILOSOPHE PARMI NOUSRepublication d’un texte qui rend hommage à Frédéric Yergeau (1906-1966), professeur de philosop...
12/03/2024

UN PHILOSOPHE PARMI NOUS
Republication d’un texte qui rend hommage à Frédéric Yergeau (1906-1966), professeur de philosophie au Séminaire de Nicolet de 1938 à 1955.

Ceux qui n’ont jamais entendu l’abbé Frédéric Yergeau raconter ses vacances dans sa famille ont complètement raté le spectacle. Pour leur bénéfice et pour l’agrément des autres, voici, à quelques mots près, le récit qu’il en faisait, ou plutôt un des récits qu’il improvisait plus ou moins.

«Un bon matin, je me dis : tiens, je vais aller passer quelques jours chez nous. Je fais ma valise et je prends le petit train de Drummondville. Il roule si lentement qu’on a le temps de cueillir des fraises le long de la voie ferrée. Ça fait que j’arrive à Saint-Majorique, le soir, dans la veillée.»

«Je descends du train avec ma valise et je marche un mille. J’arrive à la maison chez nous; je monte délicatement les trois petites marches de la galerie; j’ouvre la porte, tranquillement pour ne pas faire de bruit, et j’entre dans la maison. Je monte l’escalier, en faisant attention de ne pas faire craquer les marches. Rendu en haut, je me baisse la tête pour ne pas me cogner sur la poutre du plafond. J’entre dans ma chambre; je me couche et je m’endors.»

«Le lendemain matin, je me lève. Je sors de ma chambre, en faisant toujours attention de ne pas me cogner la tête sur la poutre; je descends l’escalier et j’arrive dans la cuisine. Le «père» me dit :
- Tiens, te v’là, toé?
- Eh ben! Oui, me v’là.
- T’es arrivé hier soir?
- Justement, hier soir.
- Par le train?
- Par le train, oui.
- T’es venu te promener?
- Ça ben l’air. Quelques jours.

«Au bout de quelques jours, en me levant le matin, je me dis : je retourne à Nicolet. Je fais ma valise, sors de ma chambre en me penchant la tête pour ne pas me cogner sur la poutre du plafond; je descends tranquillement l’escalier et j’arrive dans la cuisine. Le «père» me dit :
- Tu repars?
- Eh ben! Oui, je repars, salut.
- Salut.
«Je prends la porte, je l’ouvre délicatement pour ne pas faire de bruit. Je descends les trois petites marches du perron et je pars à pied vers la gare, un mille à pieds. Je prends le petit train. Toujours le temps de ramasser des fraises en cours de route. J’arrive au Séminaire, à Nicolet, dans la soirée. Je monte me coucher, sans faire de bruit. Le lendemain matin, au réfectoire, il y en a un qui me dit :
- Tiens te v’là revenu?
- Ça ben l’air, hein!
- T’es allé chez vous?
- Oui, chez nous.
- Rien de neuf?
- Non, rien de neuf.
- Comme ça, t’es revenu?
- Oui, c’est ben ça, je suis revenu, comme tu vois.»

Chers lecteurs, cette version intégrale de l’histoire n’est peut-être pas la vôtre. Il est possible que vous ayez entendu ou retenu l’une ou l’autre des versions abrégées, toutes péchant, comme la mienne, par des détails de géographie, d’horaire ou autres. Et qu’importe? Ce récit ne respire-t-il pas une certaine poésie agreste, tissée de petits riens lyriques, de communication au-delà des mots, de la vie quotidienne chargée de sa saveur propre : un tortillard anémique, une porte grinçante, un escalier bavard, une poutre un peu basse et redoutable…? Détails qui disent plus qu’ils ne sont, qui évoquent plus qu’ils ne décrivent, qui émeuvent plus qu’ils ne surprennent. Une atmosphère à la Giono ou à la Tchékov, si parva licet componere magnis … (s’il est petit, il est permis de le combiner avec des grands…).

Mais quoi! Direz-vous, Monsieur Yergeau était un philosophe, non un poète. À chacun de déterminer, sans oublier que les deux souvent se rencontrent. Certes, il nous enseignait la philosophie selon le programme tracé par les autorités universitaires, avec en main l’inévitable Henrico Grenier. Bien sûr, il nous apprenait, et l’on se demande encore pourquoi, les diverses articulations de la pensée : démonstration, dialectique et syllogisme. Avec toute cette inutile quincaillerie héritée de la basse scolastique. Fallait-il à tout prix séparer la logique matérielle de la formelle? Pointer à l’œil un syllogisme en Barbara, en Célarent ou en Baralipton? Identifié au débotté un polysyllogisme, un épichérème ou un sorite, et encore, pour ce dernier, de type aristotélicien ou glocène?... Enfin que nous reste-il de l’être mobile ou des universaux, dont notre professeur nous apprenait, avec un ébahissement toujours renouvelé, que le sang avait un jour coulé dans les rues de Paris au cours de la fameuse querelle sur le sujet?

Frédéric Yergeau était-il un philosophe? Posons à nouveau la question. Un consciencieux professeur de philosophie, certes, pieds et mains liés par un programme exigeant encore que frivole et inutile. Par ailleurs, on sait qu’il passait pour philosophe dans la vie de tous les jours. Plutôt un stoïque, que rien ni personne ne devait, à défaut de ne pouvoir, que rien ne devait ébranler, émouvoir ou exaspérer.

N'en fait-il pas mille fois la preuve? Je n’en citerai qu’un exemple éclairant. Un jour, dans notre classe, un élève laisse échapper une «perlouse» dont l’éclatement révélait sans équivoque possible et la nature et les risques écologiques. Nous fûmes immédiatement pris d’un fou rire étouffé, tout en surveillant la réaction de Monsieur Yergeau. Lui, imperturbable, sans émotion apparente, il s’arrête de parler, respire profondément, rougit un brin, se racle la gorge, hésite un instant avant de dire à la cantonade, son regard planant au-dessus des nôtres : « Si quelqu’un a besoin de la clé des toilettes…» Et, à peine indigné, il tire de sa poche coupée l’instrument en question. Vous le pensez bien, un rire général accueillit les commentaires tant attendus, tandis que le professeur restait de glace. Toujours accoudé, debout près du pupitre du maître, il émit un nouveau gloussement, réajusta ses lunettes d’une petite tape rituelle et continua son cours, inébranlable.

De qui, de quoi traitait-il lorsqu’il fut interrompu par ce bruit incongru? Je ne saurais dire. D’Épictète peut-être, qui lui ressemblait tellement. En effet, lorsque l’abbé Yergeau nous parlait, oh! si peu, des philosophes de l’antique Grèce, il semblait, toujours mine de rien, vouer une admiration spéciale à cet Épictète. Rien de surprenant : qui ne l’aurait pas identifié à ce personnage? On se rappelle peut-être la légende de ce stoïcien des débuts de notre ère. Alors que son maître, pour l’éprouver, lui tordait dangereusement la jambe dans un appareil de torture, il aurait dit simplement : « Attention, tu vas finir par me la casser ». Puis, lorsque l’inévitable fut arrivé, Épictète, sans un cri, sans une plainte ni même une grimace, fit remarquer de façon toute placide : « Je t’avais bien dit que tu me la casserais ».

Monsieur Yergeau est-il jamais allé aussi loin sur la voie de la flegmatique résignation, surtout en ses dernières années de maladie et d’épreuve? On n’en sait trop rien. Cependant, osons croire, sans grand risque de nous tromper, que sa foi toute simple, son courage peut-être caché derrière ce stoïcisme apparent, l’auront épargné de la plainte et de la révolte. Il sera sans doute resté philosophe (et poète) jusque dans l’éternité. Philosophe avec une charmante pointe de poésie.

Texte rédigé par SIMON JUTRAS, O.P. élève de la Classe 1936-1944 au Séminaire de Nicolet

Photo : La Classe de Philosophie Junior 1938-1939 avec ses professeurs. L'abbé Yergeau est le 3e de la 1ère rangée.

25 NOVEMBRE - ON CÉLÈBRE LA SAINTE CATHERINELe Centre d'Archives Régionales Séminaire de Nicolet en profite pour saluer ...
11/25/2024

25 NOVEMBRE - ON CÉLÈBRE LA SAINTE CATHERINE

Le Centre d'Archives Régionales Séminaire de Nicolet en profite pour saluer toutes les Catherine (spécialement la soeur - qui est aussi une Cathou - et la nièce de l'archiviste).

Bonne journée !

Texte : Marie Pelletier
Référence : Fonds Séminaire de Nicolet F085-Q12

En 1972, l'année du tricentenaire de Nicolet, plusieurs activités commémoratives ont été organisées. Parmi celles-ci, no...
11/11/2024

En 1972, l'année du tricentenaire de Nicolet, plusieurs activités commémoratives ont été organisées. Parmi celles-ci, notons le Jour du Souvenirs au parc Arboretum (maintenant Parc Marguerite-D'Youville), ainsi qu'une cérémonie à caractère religieux au cimetière de Nicolet.

Hommage à nos militaires, actifs ou retraités !

Texte : Marie Pelletier pour le CAR Séminaire de Nicolet

Photos :
Cérémonie commémorative au parc Marguerite-d'Youville (anciennement parc Arboretum) F496-09 et F496-14 en 1972.
Cérémonie au cimetière de Nicolet F496-21 en 1972.

Condensé d’un texte paru dans un bulletin de liaison des Anciens du Séminaire de NicoletLE TRIANONSi la Reine Marie-Anto...
11/06/2024

Condensé d’un texte paru dans un bulletin de liaison des Anciens du Séminaire de Nicolet

LE TRIANON

Si la Reine Marie-Antoinette a eu Versailles et son Trianon, le Séminaire de Nicolet a eu, lui aussi, Versailles et son Trianon. Qu’est-ce que ce Trianon? C’est une cabane, quasi-maison, que les finissants de 1932-33 ont construite, ‘’en cachette’’ des maîtres et des élèves, près du bois Saint-Joseph. Sa dimension était respectable : environ 20 pieds par 10. Quant à sa hauteur, d’après le récit épique des Archives de notre classe, sa hauteur est effarante, puisque le grand Georges Gariépy peut y promener très à l’aise son immense stature. Nous étions 33 finissants et tous pouvaient y entrer aisément.

Comment cela a-t-il commencé? Mus par un grand sentiment de philanthropie, nous décidons solennellement, cet automne, de bâtir une cabane où nous passerions l’hiver au chaud. Tout s’organise rapidement : Paul-Émile Ally dresse les ‘’plans et devis’’. Jean-Marie Martel, président de la classe, est créé entrepreneur et contremaître. Mais où construire? Une dizaine de confrères font une battue dans le bois entre le 2e étang et le bois Saint-Joseph. Un taillis de conifères cachera bien notre palais.
Maintenant, à l’œuvre! Mettons-nous dans le contexte : Nous sommes des écoliers. La jeunesse aime les aventures et les risques. Elle aime s’amuser. C’est bien ce que tous les confrères ont vécu dans l’histoire de cette cabane qui, selon l’inspiration de Gérard Campagna, prendra le nom pompeux de TRIANON.
Il y avait beaucoup de madriers qui traînaient dans le bois du Séminaire. Nous avons pensé rendre service aux ‘’hommes du bois’’ en faisant un nettoyage complet. Vous pouvez vous imaginer les risques et aventures drôles que nous avons vécus. Il s’est agi, un jour, de traverser le pont du 2e étang avec une charge de madriers. Ce fut tout un problème : nous étions 6, Paul-Émile Ally, René Bessette, Gérard Sylvain, Jean-Paul Rousseau, Dollard Gouin et moi. Pour comble de malheur, après avoir traversé nous rencontrons un groupe de rhétoriciens, mais, d’après notre conversation, nous étions supposé travailler pour l’abbé Adélard Desrosiers, responsable des ‘’hommes du bois’’. Il y eut beaucoup d’activités ce jour-là. Les autres transporteurs étaient : Jean-Paul Pépin, Bertrand Lebel, Noël-Henri Courchesne, Lucien Lafontaine, Victorien Lavigne, Roger Veilleux, Gérard Hébert, Maurice Côté, Émile Descôteaux, Charles Lemire, Pierre Bolduc, Paul Gay et d’autres. Quant à Jean-Marie Martel, il bûchait, car il nous fallait abattre des arbres. Maurice Desfossés nous fournissait les outils : haches, marteaux, égoïnes, etc.

Les murs étaient montés. Le Trianon prenait forme. Tous les confrères s’étaient mis de la partie. L’enthousiasme était grand. Mais nous avions pénurie de planches. Le bois du Séminaire et le bois Saint-Joseph avaient été ratissés. Mettant le scrupule de côté, nous osons soutirer de belles planches dans le grand hangar près du jardin. Enfin nous avions un bon plancher et de solides planches pour soutenir le toit. Comment faire ce toit? Gérard Campagna et Irénée Dufresne remarquent un amas de tôle près de ce grand hangar. Saisir les laizes de tôle et les transporter au Trianon fut l’affaire d’une dizaine de minutes. On entendait dans le bois, ce soir-là, un bruit d’enfer. On voyait fuir à travers les arbres, au clair de lune, des fantômes mystérieux avec des espèces de cercueils flexibles se lamentant misérablement. Au congé suivant, notre Trianon avait une très bonne couverture.

Notre palais avait des fenêtres, mais où prendre les vitres? Émile Descôteaux, qui avait le privilège du jardin potager, nous fournit quelques belles vitres de la serre. Mais il en manquait. Gérard Sylvain et Paul Gay nous prouvaient leur habileté en dépouillant de quelques vitres le grand gymnase abandonné, près du jardin. Le Trianon avait une bonne porte confectionnée par Alfred Leblanc et Victorien Lavigne. Laurent Laneuville et Gérard Sylvain se chargèrent de nous procurer charnières, verrous et crochets aux dépens du Séminaire.

Il fallait rendre chaude et confortable notre habitation. Nous arrivons à l’époque du tap*ssage. M. l’abbé Arthur Girard, directeur des élèves, demandait aux écoliers de déposer leurs vieux journaux sur la fenêtre en face de son bureau. Cela avait son utilité aux ‘’cinq minutes’’ (toilettes). À cette époque, il se plaignit d’une disette de journaux. Le pauvre! Il ne savait pas que nous étions à tap*sser les murs et le plafond avec ces journaux. Armand Traversy et moi avons gagné notre carte de maître-tap*ssier.

Il fallait chauffer et meubler notre maison. Un bon poêle en fonte, une grande table et deux grands bancs furent pour nous un trésor. Qui nous fournit le tuyau? Encore notre bonne Alma Mater. De belles feuilles de tuyau traînaient au cabinet de physique. Paul-Émile Ally avait le privilège de ce cabinet. Il y eut des émotions pour les sortir du Séminaire. Comme on refermait la porte du grand corridor, l’abbé Ernest Proulx, procureur, sortait du réfectoire des prêtres. Je ne sais si c’est Dieu ou le diable aidant, mais tout se faisait en cachette et personne ne se faisait prendre en flagrant délit.

Nos prouesses n’étaient pas toujours ‘’catholiques’’. Pour nous éclairer, Sylvain et Gay ont tout simplement pris une lampe à pétrole fixée au mur du premier corridor. Nous avions même des ustensiles de cuisine. Les Archives nous disent : Sylvain et Gay sont à nous munir d’un bel assortiment d’argenterie. Ces ustensiles ‘’de grand prix’’ sont des dons généreux des bonnes Petites Sœurs de la Sainte-Famille. Rusé comme un renard, lorsque les élèves de l’Institut Familial sont en pique-nique à Liesse, Sylvain se glisse de taillis en taillis et furtivement s’empare de sa précieuse proie, un grand plat qui sera très commode pour faire de la tire.
Nous avions toujours une sentinelle qui faisait la garde pendant la construction : c’était Paul Gay, un Français. Lorsque des maîtres ou des élèves passaient sur le trottoir qui conduit au bois Saint-Joseph, il chantait ‘’J’ai deux amours, mon pays et Paris’’. Le chant terminé, les travaux continuaient. Pour édifier notre Trianon, il a fallu un mois. Fin d’octobre, nous jouissions de notre palais. Nous avons alors établi une éthique assez sévère. Plusieurs confrères se sont dits : il ne faut pas qu’il se commette d’abus dans notre ‘’home des bois’’. Il fut proposé par Armand Traversy et moi, appuyé par le président, Jean-Marie Martel, qu’il n’entrerait pas de boisson ni de filles dans ce ‘’lieu sacré’’. Ce fut accepté à l’unanimité et la consigne fut observée.

Il fallait bien faire une inauguration solennelle de notre Trianon. Le 21 novembre, fête de la Présentation, en dehors des solennités de la chapelle du Séminaire, il y eut grande démonstration au Trianon décoré pour la circonstance. Plusieurs confrères représentaient des dignitaires civils et religieux. Il y eut bénédiction appropriée par Mgr Brunault (V. Lavigne) et de pathétiques discours de circonstance. Le tout s’est terminé par une délicieuse dégustation de tire à la mélasse préparée sur notre poêle.

La GRANDE ÉPREUVE! Le printemps arrivé, il était plus difficile d’effacer nos traces sur la neige. C’est l’abbé Adélard Desrosiers, préfet des études, qui découvrit notre Trianon. Il suivit un petit chemin dans la neige et quelle stupéfaction! Il arrive à une cabane presque maison. C’était pendant la crise économique de 1933. Il s’est d’abord demandé si ce n’étais pas un chômeur qui se serait établi là. Il frappe à la porte. Personne ne répond. Il est craintif. Y aurait-il quelqu’un à l’intérieur? Il ouvre discrètement. Personne! Alors il inspecte les lieux. Qui aurait bien pu faire une pareille cabane à cet endroit? C’est notre bibliothèque qui nous identifia. Dans une boîte clouée au mur, nous avions collectionné nos précieux livres du début de notre cours : des ‘’Epitomae’’, des ‘’De Viris Illustribus’’, des ‘’Fables d’Esope’’, etc.

Il y eut conciliabule entre les abbés Desrosiers, Girard et Boisvert. Qu’allons-nous faire de cette cabane et qui a construit une pareille habitation? Après réflexion, ils résolurent de l’incendier. Celui qui eut la lourde responsabilité de la faire brûler fut nul autre que Théophile Saint-Jean, ‘’directeur’’ de la porcherie du Séminaire. Dans l’avant-midi du Mercredi des Cendres de 1933, M. le directeur des élèves reçoit un téléphone de M. Alma Chamberland, cultivateur voisin du bois Saint-Joseph, l’avertissant qu’il y avait un ‘’gros feu’’ dans le bois du Séminaire. M. le directeur lui répond de ne pas s’inquiéter, que tout est sous contrôle. Pendant le dîner, le directeur et le premier maître de salle s’en vont près des cendres fumantes pour recevoir les occupants de la cabane. Le croiriez-vous? Ce sont les deux plus sages de la classe qui arrivèrent les premiers : Irénée Dufresne et Noël-Henri Courchesne! Imaginez la surprise effroyable des deux victimes! Ce sont eux qui reçurent tous les reproches d’usage, jusqu’à la menace que toute la classe pouvait être expulsée du Séminaire. Nous l’aurions bien mérité. Nous avions trompé nos maîtres toute l’année. Nous n’étions pas tellement peinés cependant. Nous avions passé un si bel hiver! Pas un seul finissant ne fut inquiété ou renvoyé. L’abbé Girard a du apaiser le mécontentement de l’abbé Elphège Boisvert, sachant bien que tout cela était des ‘’tours d’écoliers’’. Ce qui est surprenant, c’est que la discrétion de 33 finissants ait tenu si longtemps.

Il y avait de bons moments pendant ces riches années de formation au Séminaire de Nicolet!

Georges-Émile Picard, élève de la Classe 1925-1933.

Photos :
Le Trianon en 1932, CAR-SN F085-P3702.
La classe de Philosophie senior 1932-1933 au Séminaire de Nicolet en 1932, CAR-SN F085-P3705.

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