11/19/2024
📣 Lettre ouverte des organismes communautaires de Montréal qui œuvrent en sécurité alimentaire
👉🏽 Les organismes communautaires font partie de la solution pour soulager la crise alimentaire. Il est urgent de f̲i̲n̲a̲n̲c̲e̲r̲ ̲l̲e̲u̲r̲s̲ ̲m̲i̲s̲s̲i̲o̲n̲s̲.
Lionel Carmant, député de Taillon à l'Assemblée nationale
Chantal Rouleau, députée de Pointe-aux-Trembles à l'Assemblée nationale
L'ARTICLE ⤵️
MANGER TOUS LES JOURS... UN PRIVILÈGE?!
« Les organismes communautaires sont encore une fois dans l’angle mort de notre gouvernement. Ils constituent pourtant le dernier maillon de la chaîne de redistribution alimentaire qui permet d’acheminer de la nourriture aux personnes qui ont faim », écrit Marc-André Simard.
Les organismes communautaires estiment faire partie de la solution pour soulager la crise alimentaire et réclament que leurs missions soient financées de façon urgente.
Manger tous les jours est devenu un privilège. Les chiffres qui illustrent l’ampleur de cette crise persistante et insoutenable sont ahurissants et excessivement violents.
Selon la dernière étude de la Direction régionale de santé publique de Montréal, 15 % de la population montréalaise vivait dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire, comparé à 11 % dans le reste du Québec. Ce pourcentage grimpe à 35,7 % chez les ménages québécois à faible revenu.
Les actions mises en place pour résorber la crise, ou du moins l’amoindrir, sont largement insuffisantes et trop souvent inadéquates.
En réaction, le gouvernement du Québec répond de façon sporadique en soutenant seulement une poignée d’organisations. Les organismes communautaires sont encore une fois dans l’angle mort de notre gouvernement. Ils constituent pourtant le dernier maillon de la chaîne de redistribution alimentaire qui permet d’acheminer de la nourriture aux personnes qui ont faim. Le milieu communautaire doit encore se contenter de miettes : de maigres fonds d’urgence ponctuels, de projets non récurrents et principalement de fonds destinés à l’achat de denrées.
Le travail du communautaire : invisibilisé et mal financé
Les groupes n’en peuvent plus du sous-financement à la mission et du mal financement qui arrivent au compte-goutte. Le cumul de petites sommes ponctuelles crée de l’instabilité ne leur permettant pas de couvrir leurs frais de fonctionnement de base récurrents (salaires, locaux, équipements, etc).
La pensée magique, voire charitable, selon laquelle il suffit d’augmenter la quantité de denrées à distribuer pour parvenir à nourrir convenablement tout le monde n’est plus acceptable. Les organismes doivent assurer le transport de la nourriture, parfois avec de vieux camions qu’ils n’ont pas les moyens de faire réparer.
Les employés et bénévoles, de plus en plus difficiles à recruter, passent de longues heures à trier une quantité monstre d’aliments presque périmés et à les transformer dans des cuisines souvent inadaptées ou vétustes.
Et c’est sans parler de la préparation de nombreux paniers de dépannage alimentaire. C’est dans ce climat d’impuissance et de sous-financement chronique que les organismes se démènent pour redonner de la dignité aux personnes qui les fréquentent.
« Nous avons atteint le point de rupture depuis longtemps. On n’a pas les moyens ni les infrastructures pour nourrir tout le monde, et les demandes d’aide continuent d’augmenter. Les situations sont de plus en plus dramatiques et le manque de ressources nous place devant des choix crève-cœur… », s’indigne Cécilia Lessard, directrice générale du Carrefour St-Eusèbe.
Les organismes sont oubliés alors qu’ils font un travail de proximité indispensable. Ils accueillent quotidiennement des gens au ventre vide qui vivent une multitude d’autres problématiques pour lesquelles les ressources et les services publics se font de plus en plus rares. D’ailleurs, beaucoup d’organismes ont été contraints de développer un service alimentaire par nécessité, alors que ce n’est pas leur mission principale. Pour toutes ces raisons, le milieu communautaire hausse le ton et demande, à l’aube de la mise à jour budgétaire du 21 novembre prochain, d’augmenter considérablement le financement à la mission des groupes qui œuvrent en sécurité alimentaire et, plus largement, de l’ensemble des organismes communautaires de Montréal et du Québec.
Les gens souffrent et les organismes sont maintenant impuissants. Mais il peut en être autrement. Une autre Faim est possible.
*Membres du comité organisateur de la campagne : Carrefour des femmes d'Anjou, Carrefour Saint-Eusèbe , CRAC - Petite Patrie, Cuisines et vie collectives Saint-Roch, Chic Resto Pop, Groupe de réflexion et d’action en sécurité alimentaire à Parc-Extension (GRASAPE), Le Dépôt / The Depot, Information alimentaire Centre-Sud, Table de concertation et d’intervention pour une garantie alimentaire dans le Centre-sud (CIGAL), Table de quartier Peter-McGill, Table de concertation sur la faim Montréal Métropolitain, Vision Charitable -Vicha
La campagne est une initiative des organismes communautaires de Montréal qui œuvrent en sécurité alimentaire ainsi que de concertations locale et régionale. Elle est soutenue par le RIOCM - Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Mtl et appuyée par près de 75 groupes.
https://riocm.org/financement-mission